La villa Saint-Christophe a été construite vers 1912 pour Mme DEHILOTTE, selon les plans de l'architecte
Ferdinand MÉNARDFerdinand MÉNARD
1873 - 1958
Architecte nantais
Anne-Marie COURANT est née à Tours en 1861. Antoine Ulysse DEHILLOTTE, son époux, originaire de la région bordelaise est médecin à Basse-Indre (44). La famille est installée à Nantes.
Le couple a eu 8 enfants : 6 garçons et 2 filles et bien qu'étant médecin, Antoine et Anne-Marie ont déja perdu 2 enfants en bas âge (Pierre et Marguerite).
En 1907, Mme DEHILOTTE se retrouve veuve, elle est alors âgée de 45 ans. Elle gère les nombreux biens du couple et ne cessera jamais d'investir et d'augmenter son capital ; elle achète des terrains ainsi que des immeubles à Nantes.
Craignant pour la santé de son dernier fils, Yves, Mme DEHILOTTE acquiert un terrain à La Baule et y fait construire une villa à quelques mètres de la plage afin qu'il puisse bénéficier du bon air marin.
Achevée en 1913, la maison de La Baule devient un home d'enfants. Est-ce pour se consoler du deuil qui la frappe que Mme DEHILOTTE décide d'accueillir de jeunes pensionnaires ?
En effet dès le début de la 1ière guerre mondiale, le 11 novembre 1914, Jean-Marie, l'avant-dernier des cinq fils DEHILOTTE meurt au front.
Rapidement, la "Maison Familiale Saint-Christophe" est agrandie à l'ouest par une tourelle qui rééquilibre le bâtiment. Symétriquement, le toit-terrasse est remplacé par des chambres. La villa devient une pension de famille.
Mme DEHILOTTE n'aura de cesse de faire prospérer sa pension et pour cela, en 1920, elle achète la villa St François d'Assise, située à l'angle de l'Avenue des Pétrels, qui était un ancien centre de gymnastique suédoise.
En 1925, Mlle Eulalie BRÉGEON assure la gérance de la pension.
Puis en 1927, Mme DEHILOTTE fait construite la villa Ste Claire sur l'ancien terrain de tennis situé allée des Pétrels.
Elle confie à Ferdinand MÉNARDFerdinand MÉNARD
1873 - 1958
Architecte nantais
la réalisation de la nouvelle salle à manger de la pension.
De style Art Déco, avec un toit-terrasse et de vastes ouvertures, celle-ci est conçue comme un jardin d'hiver. Une jolie frise mosaîque d'émaux de Briare dans les tons bleus comme la mer et or comme le sable vient donner du cachet à sa façade.
En 1929, la pension obtient le premier prix du concours floral de La Baule.
Au début des années 30, la pension est donc composée d'une quarantaine de chambres réparties sur un groupe de trois villas partageant un jardin.
Quelques cartes de visite de l'Hôtel :
Pierre, le fils ainé est propriétaire d'un autre hôtel de la station, l'Hôtel du Vieux Moulin et son annexe, la villa Géovonne.
Peut-être moins avisé que sa mère, il fait faillite en février 1931 et cède son hôtel qui renaitra sous le nom de Les Pléïades. En mars de la même année, il est contraint de vendre l'annexe Géovonne.
De retour à son domicile rue Guépin, Mme DEHILOTTE fait donation de la clinique Jeanne d'Arc (Nantes) à ses deux autres fils Antoine et Paul.
Cette année-là, la pension St Christophe est tenue par Mme Madeleine CAPDEVILLE.
Les conflits du XXe siècle marqueront la famille DEHILOTTE : le 16 septembre 1943, Nantes est anéantie par un bombardement anglo-américain. Le centre-ville est détruit : Mme DEHILLOTE fait partie des 1444 victimes. Quant à Pierre, il est mort en déportation à Buchenwald en mars 1945.
L'Hôtel Saint Christophe aujourd'hui